Le Parisien – Essonne : Auvers-Saint-Georges : un service itinérant accueille les enfants autistes

Les « enfantastics » s’installe dans des communes du sud Essonne et s’adresse à des jeunes de moins de 20 ans atteints de troubles du comportement.

Photographie : Marie-Hélène et Armel sont les parents de Florian, âgé de 10 ans et demi, atteint de troubles du comportement

C’est un combat de tous les jours pour les parents d’enfants atteints d’autisme. Pour répondre à leurs besoins, l’Etablissement public national Antoine Koenigswarter (EPNAK) a créé un service itinérant innovant qui a été inauguré ce lundi : les « Enfantastics ». « Les enfants que nous accueillons n’avaient pas de solution », explique Claire Dupont, directrice générale adjointe EPNAK.

En Essonne, l’Etablissement itinérant accueille chaque jour ouvré – sauf le mercredi- en journée des jeunes de moins de 20 ans présentant des troubles du spectre de l’autisme sans prise en charge adaptée ou en difficulté de parcours. « Nous cherchons à réduire les troubles du comportement et à mettre en place un moyen de communication car la plupart des enfants sont non-verbaux. Ça se fait à l’aide d’activités sensorielles, des jeux de musique, de balle ou des jeux de motricité fine type puzzle ou loto. Mais aussi des balades », détaille Audiane Barillet, éducatrice spécialisée.

Les jeunes sont accueillis jusqu’à un jour et demi par semaine de 9h30 à 16 heures, dans des salles qui sont mises à disposition par les villes d’Egly, Auvers-Saint-Georges, Etampes, et Saint-Yon. « Le social doit vivre partout », ajoute Denis Meunier, maire (LR) d’Auvers-Saint-Georges qui vient de renouveler pour un an la salle mise à disposition de l’EPNAK par sa commune.

Une journée de répit pour les parents

Les enfants atteints de troubles du comportement sont pris en charge par une équipe pluridisciplinaire composée de professionnels éducatifs, thérapeutiques et rééducatifs. « Les activités que nous proposons sont établies en fonction des besoins des jeunes. Je mets en place des programmes comportementaux », précise Kenza Boulahlib, psychologue.

La structure s’adresse également aux parents et aux professionnels médico-sociaux qui souhaitent avoir une journée de répit et du soutien dans la prise en charge des jeunes autistes. Quatre à six enfants sont ainsi accueillis chaque jour. L’équipe de l’’EPNAK cherche à faire un lien avec d’autres structures pour les enfants car « ce n’est pas le tout de les accueillir, il y a un après » précise Claire Dupont, la directrice. La structure itinérante répond à un réel besoin des familles : « Cela fait un an que nous existons et nous avons énormément de demandes. Il y a une liste d’attente », révèle Audiane Barillet, la coordinatrice.

« Il y a un manque de prise en charge en France »

Les parents de Florian, 10 ans et demi, se désolent du manque de prise en charge et regardent ce que proposent les autres pays, à l’image de la Belgique. « Il y a une vraie pénurie. En France, il n’y a pas suffisamment de prise en charge, juge Armel, le père de Florian. En février 2014, j’ai eu un accord d’orientation en institut médico éducatif, mais la prise en charge s’est seulement effectuée en septembre 2007. Il n’y avait aucune place avant. Nous étions sur liste d’attente. En Belgique, nous nous sommes renseignés sur leur système d’internat. Aucun institut ne propose ça en France. » Pour s’occuper de Florian, sa maman a cessé de travailler. Armel reprend : « Nous résidons à Arpajon mais Florian est suivi sur plusieurs endroits dont à Ris-Orangis le mardi après-midi. Florian s’automutilait car il n’arrivait pas à communiquer. Pour éviter les frustrations nous avons mis en place le Makaton, un langage adapté des signes. Les enfantastics, c’est enfin une réponse de prise en charge pour notre fils. Cela l’ouvre au contact avec d’autres enfants. L’équipe prend du temps pour chaque enfant. Florian a besoin de prise en charge. C’est compliqué, il en a une mais morcelée. »

Par Manon Varaldo, le 25 juin 2018, 19h53

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